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dimanche 6 novembre 2022

Ripaille de vautours autour d’une fillette assassinée

Maintenant que le brouhaha s’est tu et que la tempête s’est apaisée, regardons les choses de plus près. Bien que la fumée est toujours là, polluant et sombrant nos horizons.

 

Les enfants Zouhris : les blonds aux yeux bleus sont kidnappés au Maroc et en Algérie. Ils sont égorgés et leur sang est bu goulument !

Le poète arabe ne nous enseigne-t-il pas : quand l’obscurité étend son empire, l’absence de la lune se fait cruellement sentir ? La lune, ne représente-t-elle pas, ici, la conscience? Cet ordre moral qui s’indigne, qui s’agite pour ramener l’homme à son humanité, tout en lui rappelant le sens de la décence, le sentiment révolutionnaire de la honte, face à l’infâme.

Qui nierait un seul instant que cette effroyable Dhabia, qui a commis l’abominable crime que l’on connaît, est loin d’avoir toute sa raison ? Pourtant ces messieurs - autour de cette mémorable émission, TPMP animée par Cyril Hanouna - veulent nous convaincre du contraire, en affirmant contre vent et marée que cette femme est parfaitement responsable de ses actes.  Elle est  même en parfaite possession de ses facultés mentales. Et le couperet tombe, elle est donc accessible à une sanction pénale.  

Voilà pourquoi le parallèle s’impose avec cette femme. Ces hommes ne partagent-ils pas avec elle le même penchant vers le même délire psychotique ?  Ces messieurs, ne souffrent-ils pas d’une quelconque altération pathologique, des facultés mentales ?

Regardons les choses de plus près : M. Michel Mary expertissime en matière de crime, nous dit que la suspecte s’est livrée à des attouchements sexuels sur la victime, qu’elle l’a poignardé à plusieurs reprises, pour ensuite boire son sang, selon sa propre confession ! Tout en ajoutant entre deux sanglots, "excusez ma pudeur !". Ce qui signifie "de grâce, épargnez moi d’autres détails sordides !".

Mais, de quelle pudeur s’agit-il ? L’indécence n’a t-elle pas balayée toute pudeur ? Ces affirmations abracadabrantes ne viennent-t-elle pas tout droit de la suspecte, elle-même ? Comment donc accorder le moindre crédit à une psychopathe, en plein délire psychotique ?

Ces messieurs semblent nous dire: non, cette femme n’est pas en plein délire. Le délire est un privilège d’expression, que nous nous arrogeons en toute légitimité. Ainsi, M. Georges Fenech prend la parole pour nous asséner quelques vérités qui valent leurs pesant d’immondices, en matière d’infâme. Sans sourciller, il nous dit que les enfants Zouhris : les blonds aux yeux bleus sont kidnappés au Maroc et en Algérie. Ils sont égorgés et leur sang est bu goulument ! Ce rite satanique est pratiquement répondu en Afrique du nord ! Précise-t-il !

Ce monsieur est magistrat de son état, il écume les plateaux de télévision pour distiller son venin, chaque fois que l’Islam et le musulman sont le centre d’un quelconque débat.

Cyril Hanouna célébrant en grande pompe le record d’audience de la veille

La justice éclaboussée

Rappelons que cette justice expéditive, jugée moyenâgeuse, est dénoncée par le garde des seaux. Cette parodie de justice défendue, caricaturalement, par l’animateur en personne, est certainement inspirée par, ce soi-disant, magistrat qui, pour régler son compte séculaire avec son supposé ennemi biblique, ne peut résister à la tentation de caresser servilement, les plus bas instincts.  

Qui d’entre nous n’a pas eu ce geste machinal de se boucher le nez et les oreilles pour ne pas entendre, ne pas sentir, ne pas subir de plein fouet, ces exhalaisons nauséabondes, de ces émanations pestilentielles.

Une question nous intrigue : comment expliquer ce sentiment hypertrophié d’autosuffisance ? Comment expliquer une telle arrogance narcissique ? Comment adhérer à cette logique de l’absurde, qui n’est que l’autre facette de l’abjecte ? 

Cette logique veut nous convaincre que : si les Musulmans sont des buveurs de sang des enfants, quand ces derniers ont le malheur d’être blonds aux yeux bleus, comme la petite Lola. Alors, cette Dhabia ne fait que reproduire un geste courant et familier, dicté par une culture musulmane sadique et primitive. Dahbia est donc saine d’esprit et de corps, bien qu’elle ne soit qu’un pâle épigone de ces zombies musulmans, que nous côtoyons tous les jours, au risque et aux périls, de nos chères petites têtes blondes. 

Dès le lendemain de ces flots d’insanités, l’animateur parade, roulant les mécaniques, célébrant en grande pompe, le record d’audience de la veille. Autour de lui, les mêmes soldats de l’apocalypse, avec la même foutraquerie, la même insurpassable outrance. En somme, une ripaille de vautours, léchant les babines après s’être goinfrés du petit cadavre, de la petite fille.

"excusez ma pudeur !",  "de grâce, épargnez moi d’autres détails sordides !"

Le magistrat et les vampires musulmans !

Ce M. Georges Fenech vient nous dire que les Musulmans boivent le sang des enfants blonds aux yeux bleus. Ce Monsieur est magistrat de son état. Une telle fonction ne suscite-t-elle pas chez nous une déférence, mêlée d’un respectueux hommage ? Comment donc cet homme, représentant de cette fonction si prestigieuse, ose-t-il montrer une telle bassesse, piétinant de fond en comble la dignité de toute une religion, ayant une haute idée de la valeur inégalée de la vie humaine ?

Que dire, sinon que la haine a pour mérite d’avoir un effet grossissant. Elle dénude. Elle étale une perversité, une démagogie et parfois même, elle révèle au grand jour une mesquinerie recroquevillée sur ses certitudes obsolètes.

N’avons nous pas l’habitude dans ce genre d’honorable aréopage, de constater que dès qu’un musulmans est impliqué ou évoqué, les attitudes se raidissent, les sourires se transforment en rictus d’aversion, les langues fourchent, les affirmations oiseuses prennent le dessus. Cette fois-ci, un Rubicon est franchi avec une effronterie rarissime. La bigoterie ose insolemment faire du striptease, exhibant la laideur d’une malveillance, qui nous saisit à la gorge et nous donne, un haut le cœur. 

Ahmed Ben Bannour