Casablanca, le 15 novembre 2010
Qui nierait cette évidence terrible, la
culture marocaine est en panne de création : les livres périclitent, la chanson
s’effondre, le roman végète, la musique n’est plus que brouhaha et les films, à
quelques rares exceptions près, ne sont qu’imitation servile.
Mohamed Naji, observateur averti,
arrive à ce constat cruel : «Dire cette vérité amère et incroyable : oui, nous
sommes revenus en arrière par rapport au protectorat en matière de culture.
Oui, nous avons réussi à désertifier le champ culturel et dans ce désert le
charlatanisme fait loi. Oui, le ministère de la culture qui ne peut se réfugier
derrière le prétexte de l’insuffisance budgétaire se doit au moins de crier
haut ces vérités et de revendiquer le droit à la création de s’interroger à ce
sujet mais cela suppose qu’il ait un projet..».